la commission Histoire & Patrimoine  » Les amis de Kalonymos »

Imaginons que nous sommes en plein Moyen-Age, vers 1200. Narbonne est une prospère cité méridionale traversée par le fleuve Aude. Sous la double juridiction du Vicomte et de l’Archevêque, dont les châteaux se font face de part et d’autre de la place aux Herbes (actuelle place hôtel de ville) est installée une ancienne communauté juive.

Sa présence remonte à l’époque antique – certainement depuis la création de la colonie Romaine de Narbo-Martius – et est attestée par les écrits de Sidoine Appolinaire, préfet de Rome, en 470 / 473 et par une pierre sépulcrale datée de l’an 689,  » la pierre des enfants Paragorus « .

La famille Kalonymos dirige la vie communautaire depuis plusieurs générations, de façon héréditaire. Le chef de la communauté est même désigné tant par les Juifs que leurs voisins comme « Le Roi Juif – le Nassi  » et réside dans une demeure cossue proche du château des Vicomtes, la « Cortada Rex Judéorum « . Cette demeure est encore visible à Narbonne.

La légende qui circule alors à Narbonne raconte que Charlemagne aurait installé à Narbonne un Sage de la lignée du Roi David, venu de Babylonie et lui aurait attribué des terres, alleux et propriétés immobilières en possession perpétuelle pour la communauté juive. Ce Sage, le Makhir, aurait alors fondé des écoles religieuses juives – Yéshiva – devenues réputées et serait l’ancêtre de la famille Kalonymos.

Les écoles – Yéshiva – attirent de nombreux rabbins, sages et étudiants venus de toutes les provinces des Royaumes de France et d’Espagne. Au carrefour du monde hispano-musulman et de l’occident chrétien, Narbonne est un lieu d’intenses échanges commerciaux, spirituels, culturels et philosophiques. La pensée de Maïmonide, célèbre rabbin, se diffuse à partir de notre région occitane à l’ensemble du monde juif européen.

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